La subjectivité comme catégorie abstraite : entre l'individuel et le collectif - Publications des membres d'ARDAA (Association pour la Recherche en Didactique de l'Anglais et en Acquisition) Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2018

La subjectivité comme catégorie abstraite : entre l'individuel et le collectif

Résumé

Nous abordons dans le présent article la subjectivité comme catégorie abstraite de référence, avec un point de vue de linguiste et de didacticienne. Nous donnons d'abord des exemples d'enjeux sociétaux et académiques de l'étude de la subjectivité, puis nous explorons la subjectivité en linguistique, pour enfin aborder les implications épistémologiques et méthodologiques de la prise en compte de la subjectivité, notamment à travers la psychophénoménologie. Nous ne présentons pas une étude de corpus, mais nous souhaitons montrer comment une catégorie abstraite peut-être heuristique à la fois pour la théorie et la pratique. Nous présentons en effet également des implications concrètes tirées de notre pratique d'enseignante. S'il peut être intéressant, aujourd'hui, de traiter de la subjectivité comme catégorie abstraite, c'est aussi parce qu'au-delà de son abstraction, cette catégorie est liée à des enjeux sociétaux et académiques. Les implications et enjeux sociétaux et académiques Pour ce qui est des enjeux sociétaux en effet, il n'est qu'à regarder des études comme celle de Burguet (2011 : 22), qui constate, dans le domaine juridique, que « les jurés potentiels du délit sont plus sévères avec l'auteur du crime lorsqu'[un] article est présenté dans sa version abstraite plutôt que concrète ». En effet, « les participants évaluent le risque de récidive attribué au meurtrier de manière plus importante lorsque les faits sont décrits de manière plus abstraite ». Il y a donc un lien entre abstraction et temporalité, celle-ci étant vue alors comme plus stable, avec un aspect de prédictibilité, et par là, un risque de récidive. Pour ce qui est des enjeux de recherche, la journée d'étude d'octobre 2017, à l'Université Paris-Est Créteil, témoigne de l'intérêt des chercheurs pour ces questions, puisqu'ils étudient dans ce cadre « la représentation linguistique des états internes, en tant qu'expérience vécue de perceptions sensorielles et/ou cognitives », et notamment les marqueurs lexicologiques, morphosyntaxiques et prosodiques propres. Les questions proposées dans l'appel à communication sont par exemple : « Quelles sont les caractéristiques linguistiques des marqueurs qui réfèrent à une perception subjective interne ? » ou encore « Comment une perception interne peut-elle être attestée par un tiers ? » Ainsi, si la subjectivité est une catégorie abstraite, notre propos avec le présent article est aussi de montrer que ses implications sont multiples, pour la recherche en général, d'un point de vue méthodologique et épistémologique, ainsi que dans nos recherches en particulier en tant que didacticienne et linguiste, avec des prolongements en enseignement et apprentissage.
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Dates et versions

hal-01633068 , version 1 (11-11-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01633068 , version 1

Citer

Joséphine Rémon. La subjectivité comme catégorie abstraite : entre l'individuel et le collectif. Editions et Presses Universitaires de Reims. Les catégories abstraites et la référence., 2018. ⟨hal-01633068⟩
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