Theatre and Psychoanalysis, or Carl Jung on Martin Crimp's Stage: “100 Words” - Publications des membres d'ARDAA (Association pour la Recherche en Didactique de l'Anglais et en Acquisition) Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Sillages Critiques Année : 2009

Theatre and Psychoanalysis, or Carl Jung on Martin Crimp's Stage: “100 Words”

Résumé

This paper explores Martin Crimp’s use of Carl G. Jung’s word association test in his 1997 play Attempts on Her Life. Looking at the way Crimp reproduces the list of one hundred stimulus words devised in 1909 by the Swiss psychoanalyst to test his patients' mental health, it shows that this collage of words, inserted rather randomly in the dialogue that takes place between three anonymous art critics in Scenario 11, ironically emphasises the absence of the main character, the suicidal artist, and highlights her refusal to undergo treatment. Indeed, Anne’s posthumous muteness both ignores the psychoanalyst’s lexical prompts and mocks the critics’ conflicting opinions about her mental health and artwork. By foiling these “attempts on her life”, this article argues that her silence reflects the power and limits of language and, more specifically, questions the value of contemporary art criticism especially when leading to moral judgements. At the same time, while both the failure of psychoanalysis and the “pointlessness” of pseudo-intellectual debates are highlighted, the subjective biases and personal points of view that make the art critics' heated discussion ironically points at the way the words they use do indeed work as emotional triggers, their responses suggesting that each of them is actually struggling with unconscious psychological complexes of their own - a case of motes and beams. A satirical criticism of the temptation to make any statement about someone else’s life and motives, Crimp's collage thus appears as an attempt to renew the use and function of dramatic language instead. While the critics’ debate ends in disagreement, the therapist's voice is sent back to its own solitude and becomes a dramatic event per se - a poetic performance for the stage. A similar resort to psychoanalysis and psychiatry can be found in Sarah Kane’s 4.48 Psychosis (2002): in these instances of "in-yer-head" theatre, the clinical voice of the mental health practitioner and the neurotic voice of the patient are turned into self-referential sources of authority and instances of stage poetry, displaying the musical materiality of words through the disappearance of the main character.
Cet article sur Atteintes à sa vie de Martin Crimp (1997) propose une étude du scénario 11 de la pièce à la lumière du test d’association de mots créé par Carl G. Jung en 1909. Récupérée et insérée dans le dialogue qui prend place entre trois critiques d’art anonymes, la liste des cent mots inducteurs mise au point par le psychanalyste suisse pour évaluer la santé mentale de ses patients fait ici l’objet d’un collage textuel qui souligne ironiquement l’absence du personnage principal, l’artiste suicidaire, et son refus de se soumettre à tout traitement psychanalytique. En effet, le silence posthume d’Anne à la fois contrarie les appels lexicaux du médecin invisible qui inscrit ses adresses dans l’espace de parole, et moque l’affrontement verbeux des critiques qui tentent d’analyser l’installation confessionnelle de l’artiste disparue et de mener son autopsie morale. En contrecarrant ces « atteintes à sa vie », l’aphasie d’Anne reflète en creux les prétentions du langage et pointe du doigt les limites des ambitions de la psychanalyse autant que la vanité du débat intellectuel. Ce collage permet à Crimp de critiquer la tentation d’émettre des jugements sur la vie et les motifs de « l’Autre », l’absente, ses choix, son œuvre. Tandis que le débat des critiques s’achève sur un désaccord qui met en lumière leurs propres complexes psychologiques, la voix clinique est renvoyée à sa propre solitude et devient un pur événement dramatique et poétique. On trouve le même recours aux discours de la psychanalyse et de la psychiatrie dans 4.48 Psychose de Sarah Kane, qui insère dans la pièce le matériau de plusieurs tests également utilisés dans le domaine de la santé mentale : dans ces « théâtres de l’espace mental », les deux auteurs transforment la voix – que ce soit celle du thérapeute ou celle du patient – en un langage auto-référentiel, source d’une psychopoésie de la scène qui met à nue la matière sonore des mots tout en disant la dissolution existentielle du sujet, qui demeure impossible à cerner.
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Dates et versions

hal-03941991 , version 1 (16-01-2023)

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Citer

Solange Ayache. Theatre and Psychoanalysis, or Carl Jung on Martin Crimp's Stage: “100 Words”. Sillages Critiques, 2009, 10 : "Artifice", ⟨10.4000/sillagescritiques.1838⟩. ⟨hal-03941991⟩
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