Solidarities in Antananarivo (Madagascar) in 1997 : famangiana (visiting), coresidence, financial and in-kind support
Les solidarités privées dans l’agglomération d’Antananarivo (Madagascar) en 1997 : famangiana (visites), cohabitation, entraide financière et matérielle
Résumé
This research is aimed at studying three forms of « solidarity » in Antananarivo (capital of Madagascar) : famangiana, that are visits made for special events, during which a monetary or an in-kind gift is made ; coresidence inside the same household ; and financial and in-kind transfers between households. Famangiana are a widely-spread practice (during a period of 3 months, 77% of the households made at least one), and occur more for unhappy events (such as a death) than for happy ones (such as a birth). The household participation rate depends particularly on the size their social network, while the amounts given depend essentially on economic factors (especially income). Coresidence inside the same household is a massive phenomenon, since there are very few people living alone in Antananarivo (less than 2%). In most cases, people who live together are parents and their children. Intergenerational coresidence (between parents and adult children), which is widely-spread, seems to benefit more to the young generation than to the parents. Finally, financial and in-kind interhousehold transfers concerned 66% of the households during a period of 6 months. The balance of Antananarivo and its area is largely positive, due to transfers received from abroad. Concerning the solidarity networks, again, we noticed that this kind of support is concentrated between parents and their children. However, contrary to intergenerational coresidence, for financial and in-kind intergenerational support, the balance is largely in favor of parents.
Cette recherche est consacrée à l’étude de trois formes de « solidarités » dans l’agglomération d’Antananarivo (Madagascar) : les famangiana, ou visites accompagnées d’un don, réalisées à l’occasion de certains événements ; la cohabitation au sein d’un même ménage ; et l’entraide matérielle et financière entre ménages différents. Les famangiana sont une pratique fort répandue (77% des ménages en ont réalisé un en trois mois), qui se manifestent nettement plus lorsque survient un événement malheureux (un décès), qu’heureux (une naissance). La participation des ménages à cette coutume malgache est déterminée notamment par la taille de leur réseau de relations, tandis que les montants des dons qu’ils réalisent sont déterminés par des facteurs économiques (notamment leur revenu). La cohabitation à l’intérieur d’un même ménage, elle, a lieu essentiellement entre les parents et leurs enfants, et est un phénomène massif, puisque très peu de personnes vivent seules (moins de 2%). La cohabitation intergénérationnelle (entre les enfants adultes et leurs parents) semble davantage bénéficier aux jeunes qu’à leurs parents. L’entraide financière et matérielle avec d’autres ménages, enfin, a concerné deux ménages de l’agglomération d’Antananarivo sur trois sur une période de six mois. Lors des transferts qui en découlent, le solde de l’agglomération vis-à-vis du reste du monde est largement positif, en raison notamment des aides reçues de l’étranger. La majeure partie des transferts a lieu entre les parents et leurs enfants, mais, au contraire de la cohabitation, pour l’entraide financière et matérielle, le solde est largement favorable aux parents.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)